


Les éclipses de Soleil ont permis de grandes découvertes scientifiques
Depuis plus de 2.000 ans, les éclipses de Soleil ont permis des bonds de géant en astronomie. Par des méthodes astucieuses, des savants grecs de l'antiquité les ont exploitées pour arpenter notre Système solaire. Elles ont aussi aidé l'astrophysique et conforté la théorie d'Albert Einstein.
Les éclipses, c'est-à-dire l'occultation totale ou partielle d'une source de lumière par un objet physique, ont toujours joué un rôle important en astronomie et en astrophysique. Elles ont permis la compréhension du Système solaire et servent aujourd'hui à explorer le monde des exoplanètes.
Les astronomes grecs Aristarque de Samos (310-230 avant J.-C. ?) et Hipparque de Nicée (190-120 avant J.-C. ?) ont utilisé des éclipses pour déterminer la taille et la distance de la Lune puis du Soleil, comme l'explique la vidéo ci-dessous. Les travaux de ces deux astronomes et mathématiciens grecs ne pouvaient cependant fournir de valeurs précises qu'en intégrant la taille de la Terre, déterminée plus tard par Ératosthène (276-194 avant J.-C. ?).
On peut en effet estimer la taille de la Lune au moment d'une éclipse lunaire. L'ombre de la Terre sur la Lune permet alors de comparer la taille de notre satellite à celui de notre planète. Connaissant sa taille apparente, on en tire la distance de la Terre à la Lune. Une éclipse de Soleil totale permet ensuite de mettre en relation le rapport des tailles apparentes du Soleil et de la Lune avec le rapport de leurs distances à la Terre.
Aristarque avait découvert une méthode géométrique pour déterminer la distance de la Terre au Soleil au moment d'un quartier de Lune. Hipparque avait, lui, trouvé comment exploiter une éclipse de Soleil. Ces raisonnements conduisent à une estimation de la taille du Soleil. Aristarque savait donc déjà que l'astre du jour est beaucoup plus gros que la Terre, même si la dimension ainsi estimée était bien trop faible
Il est permis de penser que ce calcul avait conduit Aristarque à trouver plus naturel que la Terre tourne autour du Soleil plutôt que l'inverse. Le savant grec, en effet, fut le premier défenseur connu du modèle héliocentrique.
Les éclipses de Soleil, de l'astronomie à l'astrophysique
Ces découvertes appartiennent au domaine de l'astronomie mais les éclipses ont aidé aussi l'astrophysique. La première avancée est probablement, au XVIIe siècle, la découverte du caractère fini de la vitesse de la lumière, grâce aux éclipses de Io, une lune de Jupiter. La suivante attendra le XIXe siècle, vrais débuts de l'astrophysique avec l'apparition de la spectroscopie. Ce fut à l'occasion de l'éclipse totale de Soleil du 16 aout 1868 à Guntur, en Inde. Le Français Jules Janssen repère une raie d'émission brillante dans le spectre de la chromosphère du Soleil, bien visible au moment de l'éclipse. L'astrophysicien anglais Norman Lockyer comprend qu'il s'agit d'une raie jaune produite par un élément jusque-là inconnu sur Terre. Il le baptise « hélium », du mot grec helios, qui désigne le Soleil.
La découverte astrophysique la plus spectaculaire effectuée à l'aide d'éclipses solaires est sans aucun doute celle de la première preuve de la théorie de la relativité générale. Elle a été obtenue en 1919 par l'astronome Arthur Stanley Eddington. La théorie de la gravitation d'Einstein permet de traiter de la propagation de la lumière en généralisant les équations de Maxwell pour le champ électromagnétique dans un espace-temps courbe. Au voisinage d'une masse telle que le Soleil, les rayons lumineux, par exemple venant des étoiles, sont déviés.
Le phénomène peut être détecté par un observateur terrestre profitant de l'éclipse solaire, lui permettant de mesurer précisément la position apparente d'étoiles vues juste à côté du Soleil occulté. Il constatera alors que ces étoiles semblent occuper des positions légèrement différentes de celles mentionnées par les cartes et bien sûr obtenues de nuit. La théorie de la relativité générale fournit une prédiction nette et précise de la valeur de cet écart angulaire. En l'observant effectivement, Eddington a assuré la célébrité d'Albert Einstein.
Publié le 22/08/2017
Source web par futura-sciences
Les articles en relation

Restauration des Igoudars : le grenier d'Immchguiguen renaît dans l'Anti-Atlas
Restauration des Igoudars : le grenier d'Immchguiguen renaît dans l'Anti-Atlas La région de Souss-Massa poursuit ses efforts pour préserver et valoriser son patrimoine culturel unique. Dans l’arri&eg
Savoir plus...Le hérisson du désert
Le hérisson du désert Le hérisson du désert est un animal très solitaire, qui aime pendant la journée se réfugier sous un terrier abandonné. Il est très actif à pa
Savoir plus...
L’Anti-Atlas, une montagne marocaine méconnue. Découverte d’un riche patrimoine* de André Humbert & Herbert Popp
L’Anti-Atlas, une montagne marocaine méconnue. Découverte d’un riche patrimoine* de André Humbert & Herbert Popp Par Jean-François Troin Deux géographes, André Humbert (Uni
Savoir plus...
LA CAPACITE GEO-TOURISTIQUES DES REGIONS DE L’ANTI ATLAS DU JBEL BANI
LA CAPACITE GEO-TOURISTIQUES DES REGIONS DE L’ANTI ATLAS DU JBEL BANI Le Sud Maroc, particulièrement, le territoire Sous Sahara Atlantique, Guelmim Oued Noun et le Grand Sud Maroc ont lancé de gros chantiers pour
Savoir plus...
On sait peut-être pourquoi il n'y a pas de planètes entre le Soleil et Mercure
On sait peut-être pourquoi il n'y a pas de planètes entre le Soleil et Mercure L'observation des exoplanètes laisse penser qu'il devrait exister au moins une autre planète entre Mercure et le So
Savoir plus...
Défense de l'Environnement- Partenaires - durabilité
La défense de l’environnement ne s’arrête pas à nos frontières Les problèmes environnementaux n’ont pas de frontières. La destruction de la biodiversité ou le changeme
Savoir plus...La mangouste Ichneumon (نمس)
La mangouste Ichneumon (نمس) Le rat des pharaons (Herpestes ichneumon en latin, نمس en Darija ), mangouste d’Égypte ou mangouste ichneumon est une espèce de petit mammifère carnivore, qui depuis touj
Savoir plus...Un bref éclairage sur les friches industrielles pour Abdelmalek FIzAzI
Un bref éclairage sur les friches industrielles pour Abdelmalek FIzAzI Abdelmalek FIzAzI Archéologue, expert-consultant auprès de l’Agence de l’Oriental (Rabat) la reconversion de la friche ind
Savoir plus...
Retard des pluies: Faut-il craindre le pire?
Retard des pluies: Faut-il craindre le pire? Il est encore tôt pour prédire une année sèche Les mois de décembre et janvier seront de vrais baromètres Le régim
Savoir plus...
En marge de la COP22: Regards sur les réfugiés climatiques
En marge de la COP22: Regards sur les réfugiés climatiques Les associations œuvrant dans la migration foisonnent. Certaines structures sont susceptibles d’allier la cause migratoire à celle climatique
Savoir plus...
MASSIF DU SIROUA
MASSIF DU SIROUA H. ADMOU1 & A. SOULAIMANI1 Structure géologique Le Massif du Siroua a été visité au début du XXème siècle par L. Gentil (1905). Il se situe dans la zone cen
Savoir plus...
Rififi autour du géopark de Jbel Bani
Rififi autour du géopark de Jbel Bani Alors que le Conseil provincial de Tata a procédé à la création de la Fondation provinciale du Bani Geopark, lors de sa dernière session, l’associa
Savoir plus...Les tags en relation
En savoir plus sur " Astronomie et Sciences de la Terre ! "
Consulter les vidéos de " Astronomie et Sciences de la Terre ! " Consulter les photos de " Astronomie et Sciences de la Terre ! " Consulter les publications de " Astronomie et Sciences de la Terre ! " Consulter les éditions de " Astronomie et Sciences de la Terre ! " Consulter les communications de " Astronomie et Sciences de la Terre ! "Recherche du site
Recherche avancée / Spécifique
Géoparc et Recherche Scientifique
Le coins de l’étudiant



Blog Géoparc Jbel Bani
Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques
Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques


Photothéques
Publications & éditions

