Les vraies couleurs du dinosaure Sinosauropteryx
Des paléontologues de l'université de Bristol confirment leur déduction d'il y a sept ans : les couleurs de Sinosauropteryx, le premier dinosaure à plumes découvert, étaient celles d'un camouflage. Ils montrent aujourd'hui que l'animal se cachait ainsi dans la savane et pas dans la forêt comme on le pensait.
Sinosauropteryx est l'une des stars de la paléontologie. Le squelette de ce petit dinosaure théropode bipède, mesurant à peine plus d'un mètre de la tête à la queue pour moins d'un kilogramme, a été décrit pour la première fois en 1996. Découvert en Chine dans la désormais fameuse formation de Jehol, une formation géologique de la province du Liaoning datant du Crétacé inférieur (il y a environ entre 133 et 120 millions d'années), il a un peu fait l'effet d'une bombe. Grâce à lui était apportée la preuve d'une hypothèse née au XIXe siècle : les oiseaux sont bien les descendants directs de dinosaures et on peut même considérer qu'ils en font partie. C'est ce que démontrait la présence de restes fossilisés de plumes d'aspect primitif, ou protoplumes, associés à ceux de Sinosauropteryx.
Il y a sept ans, une équipe sinobritannique de paléontologues, dont certains étaient basés à l'université de Bristol, avait annoncé, comme Futura l'avait expliqué dans l'article ci-dessous, que l'on avait retrouvé des pigments dans les restes de proto-plumes fossilisés du dinosaure chinois. Il était donc possible d'en déduire des couleurs et, surtout, de démontrer que ce plumage formait des rayures et même une sorte de masque évoquant le raton-laveur au niveau de sa tête. Dans un article publié dans Current Biology, les paléontologues de Bristol viennent de revenir sur cette découverte en la confirmant mais surtout en étudiant de plus près le rôle et la signification des structures colorées portées par Sinosauropteryx, considérées depuis longtemps comme un camouflage.
Sinosauropteryx, un dinosaure adepte de la contre-illumination
Les chercheurs de Bristol n'en sont pas à leur coup d'essai car déjà en 2016 ils avaient publié une étude similaire concernant un autre petit dinosaure dont les restes peuvent se trouver dans la formation Jehol : Psittacosaurus sp. Ils étaient parvenus à la conclusion que ce dinosaure était un adepte de la contre-illumination, une forme de camouflage adapté à leur environnement. En effet selon l'habitat d'un animal, il sera illuminé de différentes façons et la contre-illumination a pour objectif de compenser les zones d'ombre ou de lumière sur son corps de sorte de le dissimuler dans le décor.
On peut en déduire d'ailleurs dans quel type d'environnement un animal vivait. Dans le cas de Psittacosaurus sp, une reconstruction à l'échelle en 3D du corps de l'animal, basée sur l'étude fine de son squelette, des empreintes des parties molles et des restes de sa pigmentation, réalisée à partir d'argile et de polystyrène extrudé avait permis de vérifier que son camouflage était bien attendu d'un animal vivant en forêt. En effet, l'étude des sédiments de la formation Jehol avait déjà montré que l'endroit devait être parsemé de lacs bordés de forêts de conifères.
Dans le cas de Sinosauropteryx, les mêmes techniques d'étude ont montré qu'il était aussi un adepte de la contre-illumination mais qu'il devait vivre dans un environnement ressemblant plutôt à une savane. Cette donnée fournit une information inédite sur le biota (les espèces animales et végétales d'un lieu ou d'une période) de Jehol. Conclusion indirecte, donc : il devait être plus diversifié qu'on ne le pensait.
Publié le 01/11/2017
Source Web: futura-sciences
Les articles en relation
L'histoire du réchauffement climatique en 35 secondes
L'histoire du réchauffement climatique en 35 secondes En intégrant graphiquement les mesures de températures dans presque tous les pays du Globe entre 1900 et 2016, cette animation montre de façon sais
Savoir plus...
Préhistoire et Protohistoire du Rif Oriental
Préhistoire et Protohistoire du Rif Oriental 1. Intérêt scientifique : Le projet découle de la réflexion de mener une recherche fondamentale concernant la zone du Maghreb méditerran&
Savoir plus...
Des chiens en laisse à la Préhistoire !
Des chiens en laisse à la Préhistoire ! Dans les scènes de chasse de deux sites d'art rupestre d'Arabie saoudite datant du prénéolithique, des dizaines de chiens sont gravés en compag
Savoir plus...
Les épinards rendent-ils vraiment plus costaud ?
Les épinards rendent-ils vraiment plus costaud ? « Mange tes épinards, si tu veux devenir fort ! » Enfant, nous avons tous entendu cette recommandation. Mais notre maman savait-elle r&ea
Savoir plus...
2017, année la plus chaude jamais enregistrée hors El Niño
2017, année la plus chaude jamais enregistrée hors El Niño Depuis les premiers relevés de température à la fin du XIXe siècle, 2017 s'annonce comme l'année la plus chaud
Savoir plus...
Climat subarctique
Climat subarctique Un climat se définit grâce à différentes données météorologiques. Les températures et les précipitations sont déterminantes en la matière.
Savoir plus...
Le chat des sables
”Felis margarita”, le chat du désert Totalement adapté à la vie dans le désert du Sahara marocain, ce mammifère, dont l’existence est jugée en danger par l’UICN, reste
Savoir plus...
Spéléologie
Spéléologie La spéléologie est l'activité consistant à explorer, étudier, cartographier ou visiter des cavités souterraines. Ce terme désigne à la fois la prat
Savoir plus...
Drâa-Tafilalet : des pluies bienfaitrices redonnent espoir après des années de sécheresse
Drâa-Tafilalet : des pluies bienfaitrices redonnent espoir après des années de sécheresse Errachidia – Après plusieurs années marquées par des périodes de sécheress
Savoir plus...
Appel à la protection des gravures rupestres de Nâama
Appel à la protection des gravures rupestres de Nâama Découverte en 1847 par une expédition française, la station de Tiout, dans le Sud de la wilaya de Naâma, date de plus de 8 000 ans avant J.
Savoir plus...
Les araignées les plus dangereuses et les plus venimeuses du monde
Les araignées les plus dangereuses et les plus venimeuses du monde 1. L’araignée banane Les scientifiques à cette araignée le nom de Phoneutria nigriventer, elle mesure environ 10 centimètr
Savoir plus...
Quel était le dinosaure le plus intelligent ?
Quel était le dinosaure le plus intelligent ? Les célébrissimes vélociraptors de Jurassic Park n'ont qu'à bien se tenir car un autre petit génie menace de leur voler la vedette. Certe
Savoir plus...Les tags en relation
En savoir plus sur " Paléontologie et Sciences de la Terre "
Consulter les vidéos de " Paléontologie et Sciences de la Terre " Consulter les photos de " Paléontologie et Sciences de la Terre " Consulter les publications de " Paléontologie et Sciences de la Terre " Consulter les éditions de " Paléontologie et Sciences de la Terre " Consulter les communications de " Paléontologie et Sciences de la Terre "Recherche du site
Recherche avancée / SpécifiqueVulgarisation à la paléontologie
Paléontologie et Sciences de la Terre Qu'est ce que la Paléontologie ? Paléontologie et TSGJB - AMDGJB
Géoparc et Recherche Scientifique
Le coins de l’étudiant
Blog Géoparc Jbel Bani
Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques
Les publications
Géo parc Jbel Bani
Circuits & excursions touristiques
cartothéques
Photothéques
Publications & éditions
