Hydrogène : quelle place dans la transition énergétique ?
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Énergie renouvable > Énergie éolienne > Hydrogène : quelle place dans la transition énergétique ?

GJB

Hydrogène : quelle place dans la transition énergétique ?

Utiliser de l'hydrogène pour se déplacer ou pour se chauffer. Brillante idée. À condition que cet hydrogène soit issu d'une chaîne de production non carbonée. Alors, il pourrait bien occuper une place de choix dans la transition énergétique.

Depuis longtemps, l'hydrogène est utilisé pour des usages industriels, tant dans l'industrie chimique ou dans l'industrie électronique que dans la métallurgie ou dans l'agroalimentaire. Dans le spatial, de l'hydrogène liquide est utilisé depuis plus de 40 ans pour la propulsion des lanceurs.

Rappelons que l'hydrogène (H) est l'élément le plus simple et le plus léger que l'on trouve dans notre Univers. Il ne se compose que d'un seul proton et d'un seul électron. L'hydrogène est aussi l’élément le plus abondant : 75 % en masse et plus de 90 % en nombre d'atomes. Cependant, la molécule d'hydrogène (H2) n'est jamais seule mais toujours combinée à un autre élément comme l'eau (H2O) ou le méthane (CH4). L'hydrogène qui est aujourd'hui principalement utilisé par l'industrie est produit à 95 % à partir de combustibles fossiles.

Dans le contexte de la transition énergétique, l'enjeu majeur est de décarboner la production de l'hydrogène. L'un des moyens est de produire l'hydrogène à partir des énergies renouvelables, dont la part dans le mix énergétique ne cessera d'augmenter à l'avenir.

airliquide-hybalance Projet HyBalance d’Air Liquide au Danemark. Mis en service en juin 2018, cet électrolyseur d’une capacité de 1,2 MW est intégré dans un système global permettant de couvrir toute la chaîne de valeur de l’hydrogène : de la production à partir d’énergie éolienne, à son utilisation finale dans les transports et l’industrie. L’hydrogène décarboné produit sur site est en partie utilisé pour alimenter les 5 stations hydrogène du réseau CHN d’Air Liquide au Danemark (Copenhagen Hydrogen Network). © Air Liquide

Énergies renouvelables et hydrogène

Pierre-Etienne Franc, en charge de l'activité mondiale énergie hydrogène du groupe Air Liquide, en est convaincu, « l'électricité est le vecteur principal qui permettra, avec l'hydrogène, de se passer un jour des énergies fossiles ». Un lien étroit et vertueux peut être tissé entre hydrogène et énergies renouvelables intermittentes, solaire et éolienne, notamment. Lorsque le soleil brille — ou que le vent souffle — et seulement à ce moment-là, les panneaux photovoltaïques — ou les éoliennes — produisent de l'électricité. Lorsque la demande rencontre l'offre, tout se passe bien. Mais si l'électricité produite ne trouve pas preneur, elle est perdue. Sauf si elle peut être employée... à la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau. On parle alors de « Power to hydrogen ».

Cet hydrogène propre et durable peut alors servir différentes applications dans lesquelles il se substituera aux ressources fossiles. Il pourra intéresser les industriels et représenter pour eux un moyen de décarboner leurs procédés. Il pourra aussi servir à alimenter des stations de recharge pour véhicules roulant à l'hydrogène (voitures, camions, bus, chariots élévateurs, bateaux), des véhicules qui n'émettent ni particules fines ni CO2 et qui ne rejettent que de l'eau. A ce titre, on peut mentionner le projet HyBalance, mené par Air Liquide au Danemark. Il s'agit du plus grand site européen de ce type avec un électrolyseur de 1,2 MW produisant de l'hydrogène décarboné destiné à l'industrie et la mobilité. Le projet GRHYD, mené par Engie du côté de Dunkerque, expérimente quant à lui, l'injection d'hydrogène vert à hauteur de 20 % dans les réseaux de chauffage au gaz naturel.

L'électricité produite par la pile à combustible alimentée en hydrogène répond par ailleurs à de multiples besoins comme l'alimentation électrique de zones isolées ou encore l'alimentation de secours de sites sensibles. Et l'hydrogène peut aussi être utilisé comme un moyen de stockage de l'énergie renouvelable produite localement. En somme cela permet d'assurer l'autonomie de sites dits « non électrifiés », c'est-à-dire non reliés au réseau électrique national.

hydrogene-energy-observer

Energy Observer, premier navire à hydrogène, montre la viabilité d’une propulsion électrique alimentée par un hydrogène décarboné produit à partir d’eau de mer et d’énergies renouvelables. © Energy Observer

D’indispensables investissements

Ainsi selon Philippe Boucly, président de l'Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible, « l'hydrogène coche toutes les cases pour répondre aux enjeux et problématiques de la transition énergétique ». Un sentiment partagé par l'Hydrogen Council qui réunit les leaders des secteurs de l'industrie, de l'énergie et du transport. Et une étude publiée fin 2017 par ce Conseil nous apprend que plus de 50 millions de foyers dans le monde pourraient, d'ici 2030, être connectés à un réseau combinant gaz naturel et hydrogène. Dans l'industrie, l'hydrogène pourrait remplacer jusqu'à 15 millions de tonnes de matières premières fossiles.

Le Plan national hydrogène présenté par le gouvernement français le 1er juin 2018, s'inscrit dans cette dynamique : le déploiement des flottes captives hydrogène et la production d'hydrogène décarboné doivent être encouragés. Un signal très attendu par la filière française. D'autant qu'il s'accompagne de la promesse d'un soutien financier.

Pour réussir cette transition, un investissement de près de 240 milliards d'euros — soit 20 milliards d'euros par an — devra être réalisé. Une somme qui peut sembler colossale, mais qui ne représente qu'une part des 1.400 milliards d'euros dépensés chaque année par le secteur de l'énergie dans le monde.

Source web par : futura-sciences

Imprimer l'article

Les articles en relation

#MAROC_Une_centrale_solaire de 20 MW en gestation dans la ville marocaine de Tata

#MAROC_Une_centrale_solaire de 20 MW en gestation dans la ville marocaine de Tata La ville de Tata, dite aussi la ville rose, sera dotée d’une ferme solaire de 20 MW. L’oasis de la région marocaine du Sous M

Savoir plus...

Projet éolien à Taza : Un partenariat franco-japonais s'engage avec un investissement de 2.5 milliards de dirhams

Projet éolien à Taza : Un partenariat franco-japonais s'engage avec un investissement de 2.5 milliards de dirhams D'ici 2030, le Maroc aspire à répondre à la moitié de ses besoins &ea

Savoir plus...

Energie renouvelable : lancement d’Appel d’offres, Masen

Energie renouvelable : lancement d’Appel d’offres, Masen Le Groupe Masen a lancé l’Appel d’offres pour la sélection du ou des constructeur(s) EPC du Programme solaire Noor Atlas, pour une capacit

Savoir plus...

Énergies renouvelables : Noor Ouarzazate permettra au Maroc d’atteindre son objectif national en mix énergétique (Géoparc Jbel Bani)

Énergies renouvelables : Noor Ouarzazate permettra au Maroc d’atteindre son objectif national en mix énergétique (Géoparc Jbel Bani) Les mégas projets réalisés dans la rég

Savoir plus...

Réchauffement climatique : la Nasa découvre un

Réchauffement climatique : la Nasa découvre un "détergent" de gaz à effet de serre Enfin une bonne nouvelle concernant le réchauffement climatique ! Des scientifiques de la Nasa viennent d

Savoir plus...

Naissance d’une association pour le développement du Géoparc de Jbel Bani à Tata

Naissance d’une association pour le développement du Géoparc de Jbel Bani à Tata La ville de Tata a abrité, le 10 avril courant, la 8ème édition de sa foire agricole. C’est l&rsqu

Savoir plus...

Énergies renouvelables : le Maroc au 5e forum arabe

Énergies renouvelables : le Maroc au 5e forum arabe Le Maroc prend part au 5e Forum arabe sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique qui se déroule au Caire depuis le 1e

Savoir plus...

Tata : Des portes ouvertes pour la promotion des régions oasiennes (Géoparc Jbel Bani)

Tata : Des portes ouvertes pour la promotion des régions oasiennes (Géoparc Jbel Bani) La 2ème édition est à caractère culturel, économique et scientifique La ville de Tata donne re

Savoir plus...

Energies renouvelables: Le Maroc parmi les gros investisseurs (Géoparc Jbel Bani)

Energies renouvelables: Le Maroc parmi les gros investisseurs (Géoparc Jbel Bani) La Chine a été de loin le plus gros investisseur en capacité d’énergie renouvelable au cours de cette dé

Savoir plus...

L’énergie solaire monte en puissance à Ouarzazate (Géoparc Jbel Bani)

L’énergie solaire monte en puissance à Ouarzazate (Géoparc Jbel Bani) Le complexe d’énergie solaire Noor à Ouarzazate exploite le potentiel de la source énergétique la plus

Savoir plus...

Solaire, engrais… Les emplettes de Mostafa Terrab à Marrakech

Solaire, engrais… Les emplettes de Mostafa Terrab à Marrakech Un partenariat avec la Banque mondiale, un prêt de 100 millions d’euros auprès de sa filiale privée l’IFC… Les Assembl

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions