Le Maroc riche en météorites A mille dollars le gramme, l’intérêt ne serait pas que scientifique
le géoparc du jbel bani - tata

Vous êtes ici : Accueil > Les Météorites et Tata > Les Météorites et Tata > Le Maroc riche en météorites A mille dollars le gramme, l’intérêt ne serait pas que scientifique

GJB

Le Maroc riche en météorites A mille dollars le gramme, l’intérêt ne serait pas que scientifique

Qu’elles soient fossiles ou telluriques voire célestes, c’est indéniable, le Maroc renferme dans son sous-sol et sur son sol d’innombrables richesses à tel point que nombre de nations nous jalousent d’être, nonobstant les éventuelles énergies sous son écorce, l’Eldorado en matière de météorites collectées.

A cet effet, et ‘’it’s nice to know’’, près de la moitié de ce que l’univers a recensé et immatriculé jusqu’à présent comme météorites martiennes provient, à quelques exceptions près, du Sud du Royaume.

Cette abondance, donc, de chutes ou découvertes sur notre sol, c’est un selon qui irait jusqu’à l’exobiologie, si elles ouvrent des perspectives culturelles et scientifiques fascinantes, elles donnent néanmoins l’occasion à quelques intermédiaires, cupides de par la valeur marchande de ces corps ‘’tombés du ciel’’, de s’enrichir goulûment et au diable les études de la position, du mouvement, de la structure ou de l’évolution, bref tout ce que l’astronomie peut apporter à la chose céleste.

L’affaire devient juteuse pour celui ou ceux qui auraient servi de lien entre la personne qui l’a découverte et un musée public ou privé d’un collectionneur où la météorite va atterrir après avoir voyagé dans le temps et l’espace et trouvé un impact tellurique. Les prix sont exorbitants au regard du gramme vendu à 1000 dollars.

C’est une vingtaine de fois celui de l’or à valeur de l’année 2012 quand Tissint, l’un des plus beaux villages du Sud marocain, à quelque 70 km à l’Est de Tata, grâce à une chute de météorites le 18 juillet 2011, se faisait, soudainement, une renommée mondiale. L’objet venu de l’espace interplanétaire qui avait percuté le sol marocain pesait 7 kg avant de s’éparpiller en mille morceaux si l’on ose cette expression, peu en rapport avec le côté scientifique de la roche.

Mais pour lucrative soit-elle et quoique profitant à quelques chanceux parmi les populations locales, cette activité, que d’aucuns considèrent comme illégale mais tout à fait tolérée, trouve sa légitimité dans l’absence d’une législation en la matière. En effet, bien que figurant en bonne place de par ses découvertes dans le réseau mondial des réserves de biosphère de l'Unesco, le Royaume, quoiqu’ayant adopté l’accord qui interdit l'importation et l’exportation des biens culturels par des procédés illégaux, mais qui, malheureusement, est teinté d’une clause attribuant à l’acte une opposition éventuelle aux cas de fossiles, se doit de s’adapter aux recommandations de l’organisation onusienne.

Notre pays n’a toujours pas trouvé la formule magique dans ses textes pour protéger son patrimoine en l’absence d’une mention spécifique d’un ou de termes appropriés justement à ce corps céleste qu’est la météorite. Le fait de s’accaparer un objet est de notoriété publique dès lors qu’il a été trouvé sur son sol ou sa couche arable, ailleurs, c’est un bien de l’Etat. 

Sauf que pour ce qui est de cette roche venue d’ailleurs, elle ne doit pas appartenir ni à l’un ni à l’autre parce qu’elle est un bien de l’humanité. Elle doit donc revenir à la science. Le fait de la ramasser d’un lieu donné et de la déplacer corrompt tout le travail des spécialistes qui devraient suivre en amont la découverte. Ce sont d’innombrables données qui partiront donc en fumée.

Le Maroc doit mettre fin à ces pillages qui n’ont de nom que la cupidité et le gain facile. Et même si une parade a été trouvée avec l’ouverture, il y a quelques petites années, d’un musée universitaire de météorites, affilié à l'Université Ibn Zohr à   Agadir et qui vient s’ajouter à un autre privé existant à Marrakech, il est, hélas, une autre réalité où préservation de ces richesses et manque d’outils juridiques ne peuvent aller de pair, d’où le paradoxe insurmontable pour sauver un patrimoine qui n’est pas uniquement une propriété nationale mais également universelle.

Source web Par libe

Imprimer l'article

Les articles en relation

Météorites : De la « black beauty de Tissint à la « green beauty » de Boujdour (Géoparc Jbel Bani)

Météorites : De la « black beauty de Tissint à la « green beauty » de Boujdour (Géoparc Jbel Bani) Pour ses richesses fossiles d’origine tellurique ou céleste, nombre de pays

Savoir plus...

Laboratoire de géo-patrimoine et géo-matériaux de l’Université Ibn Zohr : Les premiers secrets de la météorite martienne «Tissint» révélés

Laboratoire de géo-patrimoine et géo-matériaux de l’Université Ibn Zohr : Les premiers secrets de la météorite martienne «Tissint» révélés Enfin la m&ea

Savoir plus...

Recherche : Découverte inédite en géologie

- Le Mésoprotérozoïque était considéré comme période absente au Maroc - Un enseignant-chercheur marocain coordonne l’étude menée par une équipe internationale

Savoir plus...

Convergence promotionnelle entre le tourisme et l’artisanat

Un projet de création et de promotion des circuits touristiques intégrant l’artisanat a été lancé à Fès et à Marrakech pour renforcer la complémentarité entre l

Savoir plus...

Un rare dinosaure découvert en Égypte

Un rare dinosaure découvert en Égypte Avec son long cou et sa peau parsemée de plaques osseuses, Mansourasaurus shahinae, un nouveau dinosaure découvert dans le Sahara égyptien, fait figure de &laqu

Savoir plus...

Appel à la protection des gravures rupestres de Nâama

Appel à la protection des gravures rupestres de Nâama Découverte en 1847 par une expédition française, la station de Tiout, dans le Sud de la wilaya de Naâma, date de plus de 8 000 ans avant J.

Savoir plus...

Sud marocain

Sud marocain L'anti-Atlas marocain.Encore et encore.... L'anti-Atlas marocain.Encore et encore. Aujourd'hui, la région de Tata. Tata, petite ville, sans grand intérêt. Mais le point de dép

Savoir plus...

La météorite de Tata parle enfin

La météorite de Tata parle enfin La météorite martienne découverte il y a moins d’un an dans le sol de la région saharienne de Tata avance prodigieusement les connaissances sur l’

Savoir plus...

Les sept couches de la terre

Quand les scientifiques ont commencé à explorer les profondeurs de la terre et à fournir les efforts pour connaître les secrets de sa structure et de sa composition, ils ont constaté que les mythes qui

Savoir plus...

Nomad #107 : Tissint oasis berbère mais aussi martienne (Géoparc Jbel Bani)

Nomad #107 : Tissint oasis berbère mais aussi martienne (Géoparc Jbel Bani) Terre de rencontre des nomades venus de contrées lointaines, refuge pour Charles de Foucauld et plus récemment site prisé

Savoir plus...

Tata : Des portes ouvertes pour la promotion des régions oasiennes (Géoparc Jbel Bani)

Tata : Des portes ouvertes pour la promotion des régions oasiennes (Géoparc Jbel Bani) La 2ème édition est à caractère culturel, économique et scientifique La ville de Tata donne re

Savoir plus...

Ahwach: Vers une reconnaissance en tant que patrimoine immatériel

Ahwach: Vers une reconnaissance en tant que patrimoine immatériel Baroud d'honneur pour le Festival national des arts d’Ahwach qui s'est tenu à Ouarzazate du 10 au 12 août. Une 6e édition qui

Savoir plus...

Les tags en relation

Recherche du site

Recherche avancée / Spécifique

Les Météorites et Tata

Les Météorites et Tata

Géoparc et Recherche Scientifique

Le coins de l’étudiant

Blog Géoparc Jbel Bani

Découvrez notre escpace E-commerce


Pour commander cliquer ci-dessous Escpace E-commerce

Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques

Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques

Photothéques

Publications & éditions