


Stress hydrique : Baraka tire la sonnette d'alarme
Le Maroc traverse l’une des pires périodes de sécheresse de son Histoire depuis 30 ans. La sécheresse observée ces cinq dernières années s’avère exceptionnelle par son ampleur, sa densité ou encore sa durée. A l’heure actuelle, tous les indicateurs sont au rouge, la demande en eau dépasse largement les ressources disponibles dans le pays. Cette situation s’aggrave encore plus en raison du déficit pluviométrique important, notamment dans les régions connues pour être le grenier à blé du pays, et ce, à part les quelques millimètres de précipitations enregistrées en octobre dernier.
Situation inquiétante
Face aux députés, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a livré, lundi 25 décembre, son amertume quant à la situation hydrique actuelle. Selon les données livrées à la Chambre des Représentants, les précipitations ont baissé, pour atteindre une moyenne de 21 mm au cours du trimestre contre 154 mm lors de la même période de l’année précédente, soit une baisse des deux tiers. La température, quant à elle, a grimpé de 1,30 degré supérieur à la moyenne annuelle, ce qui a conduit à une évaporation élevée et donc à la perte de plus d’un million de mètres cubes d’eau quotidiennement.
La crise touche principalement les régions auparavant bien approvisionnées, telles que le Loukkos qui a vu ses ressources en eau atteindre 23 millions mètres cubes en 2023 contre 282 millions mètres cubes auparavant, Sebou dont les ressources n’ont pas dépassé 90 millions mètres cubes au lieu des 758 millions mètres cubes enregistrés en moyenne.
D’autres régions ont également vu leurs ressources diminuer de 50 à 90 pour cent par rapport à leurs moyennes annuelles habituelles, telles que Moulouya, Bouregreg, Oum Er Rbiâ, Al Massira, Tansift, Souss-Massa, Draâ-Oued Noun et Guir-Ziz-Rhéris.
Cette baisse significative se répercute directement sur les réserves d’eau dans les barrages, déjà en déficit criant. Pas plus de 500 millions de mètres cubes d’eau ont été acheminés vers les barrages, entre les mois de septembre et décembre, contre 1,5 milliard de mètres cubes l’année dernière, soit une diminution des deux tiers par rapport à l’année dernière et de plus de 50% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Ainsi, le taux de remplissage des barrages est passé à 23,4%, ce qui équivaut à 3,7 milliards de mètres cubes, contre 31% lors de la même période de l’année précédente. En témoigne, d’ailleurs, la situation désastreuse du barrage d’Al Massira qui contient moins de 1% de sa capacité générale estimée à 2,7 milliard mètres cubes.
Conscient de l’ampleur que prend la situation, le ministère de tutelle a entrepris des mesures urgentes pour desservir toutes les régions du Royaume en eau, notamment celles peuplées. Son approche stratégique, en plus du pilier « classique » relatif à la mobilisation des eaux conventionnelles, s’emploie à renforcer deux autres nouveaux piliers stratégiques, à savoir : l’utilisation des eaux non-conventionnelles et la gestion de la demande hydrique en vue d’assurer une meilleure gestion de la demande en eau.
Nizar Baraka en cite le projet d’interconnexion entre les bassins hydrauliques du Sebou et du Bouregreg pour alimenter les villes de Rabat et Casablanca. Ce projet phare permet, aujourd’hui, d’acheminer 1,3 million de mètres cubes d’eau quotidiennement.
En outre, le ministre a rassuré sur l’état d’avancement des projets de mobilisation des eaux non conventionnelles, visant la mise en place de stations de dessalement de l’eau de mer et l’augmentation des capacités de réutilisation des eaux usées traitées afin d’autonomiser les villes littorales. Dans ce sens, Nizar Baraka a rassuré que le trio Afriquia Gaz-Green of Africa- Acciona débutera la réalisation de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca dès 2024, expliquant que son prix de revient, s’établissant à 4,50 dh/m3, marquera un tournant sans précédent dans le domaine du dessalement au Maroc.
Ce projet, estimé à 800 millions d’euros, permettra de dessaler quotidiennement 548.000 m3 d’eau, avec une capacité évolutive jusqu’à 822.000 m3, afin de répondre aux besoins en eau de près de 6,7 millions de personnes.
Responsabilité partagée
Ainsi, la tutelle s’efforce à atténuer l’impact du stress hydrique sur l’accès des citoyens à l’eau. Mais une chose est sûre, selon Baraka, la responsabilité de surmonter cette pénurie n’incombe pas seulement au gouvernement, mais aussi à chaque citoyen. A cet égard, le ministère entend activer le rôle des commissions locales présidées par les Walis et les gouverneurs, pour éradiquer le gaspillage de l’eau par les ménages. Le ministre a également évoqué la possibilité d’acter des coupures d’eau, si nécessaire, selon les régions.
« Il est important que les citoyens collaborent main dans la main avec les autorités locales pour adopter un comportement de consommation responsable afin de parvenir à une meilleure rationalisation de l’utilisation de l’eau », insiste Nizar Baraka, qui aspire à des pluies abondantes au cours des trois prochains mois pour améliorer la situation.
Le 26/12/2023
Source web par : lopinion
Les articles en relation

Les méga-sécheresses s'intensifient en Australie à cause du changement climatique
Les méga-sécheresses s'intensifient en Australie à cause du changement climatique Des chercheurs australiens ont étudié l'histoire des méga-sécheresses dans leur pays et ont co
Savoir plus...#MAROC_Stress_hydrique_à_Souss_Massa : quel plan B pour éviter le Day Zero ?
#MAROC_Stress_hydrique_à_Souss_Massa : quel plan B pour éviter le Day Zero ? Charafat Afailal, ancienne ministre déléguée chargée de l’Eau et experte en eau et climat, revient s
Savoir plus...
État critique des réserves d'eau au Maroc malgré les récentes précipitations
État critique des réserves d'eau au Maroc malgré les récentes précipitations Selon un article de Finances News, les précipitations de la semaine dernière au Maroc n'ont pas suf
Savoir plus...
Stress hydrique au Maroc : Un Appel à l'Action et à l'Intégration"
Stress hydrique au Maroc : Un Appel à l'Action et à l'Intégration Nous voici confrontés au stress hydrique, une réalité prévisible depuis des années, mais à laque
Savoir plus...
Stress hydrique : deux nouveaux grands barrages livrés en 2023, trois de plus en 2024
Stress hydrique : deux nouveaux grands barrages livrés en 2023, trois de plus en 2024 Sur les dix-huit barrages en cours de construction au Maroc, deux d’entre eux seront terminés d’ici la fin de cette ann&e
Savoir plus...
Zagora : la pastèque au cœur de la crise de l’eau
Zagora : la pastèque au cœur de la crise de l’eau La province de Zagora, au sud du Maroc, fait face à une grave pénurie d’eau aggravée par le changement climatique et des pratiques agrico
Savoir plus...
Le Barrage Al-Massira à Sec : Une Situation Hydrique Critique au Maroc
Le Barrage Al-Massira à Sec : Une Situation Hydrique Critique au Maroc Le barrage Al-Massira, deuxième plus grand réservoir d’eau du Maroc, est désormais à sec. Au 30 mai 2024, les r
Savoir plus...Archéologie du paysage des aires rupestres du Haut Atlas marocain
Archéologie du paysage des aires rupestres du Haut Atlas marocain 1. Intérêt scientifique : Bien loin d’apparaître comme une terre répulsive po
Savoir plus...
Ressources en eau au Maroc : barrages à 49 %, cap sur le dessalement
Ressources en eau au Maroc : barrages à 49 %, cap sur le dessalement Le taux de remplissage des barrages au Maroc a atteint 49,44 %, soit 6,61 milliards de m³, grâce aux précipitations récentes, selon
Savoir plus...
Avancement Spectaculaire du Barrage Mdez : Une Bouffée d'Oxygène pour la Plaine du Saïss
Avancement Spectaculaire du Barrage Mdez : Une Bouffée d'Oxygène pour la Plaine du Saïss Les travaux du barrage Mdez, élément central du projet de sauvegarde de la plaine du Saïss,
Savoir plus...
#MAROC_Le_risque_de_pénurie_d_eau_potable_plane_sur_Agadir, des mesures drastiques annoncées
#MAROC_Le_risque_de_pénurie_d_eau_potable_plane_sur_Agadir, des mesures drastiques annoncées Le risque de pénurie d'eau potable dans la région de Souss-Massa s'accentue. Les décisions pour y
Savoir plus...
« Exclusion dénoncée : Les agriculteurs de Zagoura réclament une répartition équitable des programmes de développement »
« Exclusion dénoncée : Les agriculteurs de Zagoura réclament une répartition équitable des programmes de développement » Dans la province de Zagoura, des programmes de déve
Savoir plus...Les tags en relation
En savoir plus sur " Définition de la Climatologie "
Consulter les vidéos de " Définition de la Climatologie " Consulter les photos de " Définition de la Climatologie " Consulter les publications de " Définition de la Climatologie " Consulter les éditions de " Définition de la Climatologie " Consulter les communications de " Définition de la Climatologie "Recherche du site
Recherche avancée / Spécifique
Géoparc et Recherche Scientifique
Le coins de l’étudiant



Blog Géoparc Jbel Bani
Dictionnaire scientifique
Plus de 123.000 mots scientifiques
Les publications
Géo parc Jbel Bani

Circuits & excursions touristiques

cartothéques


Photothéques
Publications & éditions

